C’est une nuit de Mars 2019, dans quelques jours j’aurais 26 ans.
Je suis entre deux eaux. Ni réveillée ni endormie. Je me sens plutôt bien, mais je sens tout de même qu’un truc ne tourne pas rond. Je reste dans mon état de demi sommeil, l’ambiance devient de plus en plus lourde, je sais qu’un truc va me tomber sur le coin de la figure. J’attends de savoir à quelle sauce je vais être mangée. Je me prépare comme un boxer qui entre sur le ring, mais qui ne sait pas encore à qui il va devoir à faire.
Deux mains froides, glacées se posent franchement sur mes tibias. Je sens son poids, il veut absolument m’immobiliser. Il grimpe sur mon corps comme pour escalader un arbre.
Son visage arrive à hauteur du mien, je suis paralysée, je ne peux rien faire. Impossible de déterminer les traits de son apparence mais je sais que c’est un homme. Ces cheveux gras et poisseux me collent au visage.
Son odeur me répugne, c’est une odeur de terre, de pourri … et de mort. Je n’ai pas peur bizarrement, venant de moi c’est extraordinaire, j’ai limite peur de ma propre ombre. A cet instant précis je suis juste impressionnée. Il approche sa bouche de mon oreille et j’entends sa respiration rauque et malaisante.
Je me sens coincée, mais mentalement je résiste, je ne veux pas me laisser emmerder par un type qui vient au milieu de la nuit grimper sur moi. Ça aurait été Brad Pitt encore … Mais là on est plus sur du Gollum dans le Seigneur des Anneaux.
Bon malgré tout, je ne fais pas du tout la fière, je cherche un moyen de me sortir de là. Le seul moyen qui me vient c’est de demander à mes guides de me filer la patte …
Je leur demande donc : Qu’est-ce que je dois faire ?!!!!
Et on me répond en hurlant : Donnes lui de l’amour !!!
Ce que je fais à ma manière … C’est comme un fluide, une énergie qui est sorti de mon cœur. Je l’ai visualisé, mon cœur grossissait et battait à vive allure. Sa couleur était rouge sang et brillant à la fois, puis ensuite il est devenu blanc lumineux. J’ai donné tout ce que j’avais. Ce fluide est parti de mon cœur pour aller dans son corps.
Pendant cet instant, je ne pense qu’à l’amour que je lui donne, je ressens cette âme qui devient plus légère et lumineuse. Et d’un coup, il disparait. Et on me dit : C’est bien, c’est ce qu’il fallait faire.
Mes yeux s’ouvrent, il est 3 heures du matin. Je sais que ce n’est pas un rêve. J’étais paisible, soulagée, presque satisfaite d’avoir soulagé cette âme en peine.